Ce qui me marque et m’alimente le plus en tant que travailleur social, ce sont les moments de présence silencieuse.

Certes on est tenu de remplir des objectifs, on a des obligations de rendez-vous et autres, mais ce que je préfère, c’est quand il ne se passe 'rien' avec le patient.

© P-Y Jortay

En effet, quand on oublie ce côté contraintes, résultats, etc., on se trouve hors du temps, on est juste là et on partage quelque chose avec la personne, même si c’est du silence…

Il se construit beaucoup plus de choses quand on est sans attentes, simplement posés, que quand on est dans l’obligation. Même si cela reste primordial pour avancer, se soigner, trouver un logement.

Mais on fait un travail de lien avant tout, c’est là le cœur de notre travail.

Je pense à un monsieur, qui est malheureusement décédé aujourd’hui, avec qui il était très difficile d’entrer en relation. Il pouvait considérer l’autre comme très envahissant. On riait parfois quand même, -ah son rire grinçant ! -, on chantait, etc.

J’étais son référent et on était posés dans un garage tout sombre, on ne disait rien.

Du coup, il me mettait moins à distance et la relation s'en trouvait renforcée.

C’est le cœur de ma motivation au travail, la création du lien dans un moment invisible, intangible, pas quantifiable.

C’est pour moi l’essentiel.

- Iannis, travailleur social

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