C’est un fait avéré : les chiens médiateurs ont le pouvoir de faciliter le contact, créer du lien et d’améliorer la qualité de notre accompagnement pour nos patient·es. Avec certaines personnes, un lien encore plus fort se crée ! C’est le cas de Monsieur D., qui ne se passera plus de Walt.

Un patient d'infirmiers de rue interagit avec un chien de la médiation animale

Entre Walt et Monsieur D., l'attachement est réciproque

Walt (ou Walter) est un jack russel terrier mix mâle de presque 10 ans. Dans son rôle de chien médiateur au sein d’Infirmiers de rue, il accompagne Gaëlle, infirmière et responsable du pôle My Way, lors de ses visites auprès de certaines personnes sorties de la rue et stabilisées en logement à Bruxelles.

Dans sa vie, Monsieur D. a fait face à plusieurs deuils d’affilée, dont celui de son chien, qu’il adorait. Il est ensuite entré dans une spirale négative jusqu’à se retrouver en rue. Il est maintenant stabilisé en logement. Il est accompagné par l’équipe My Way qui travaille l’ancrage solide et l’épanouissement de nos patient·es relogé·es, afin d’éviter les rechutes en rue.

« Quand je vais le voir avec Walt, on passe toujours un chouette moment. Walt le reconnaît et est content de le voir. C’est toujours très sentimental car cela le ramène aussi à son passé douloureux », explique Gaëlle. « Quand on va promener, Monsieur tient la laisse de Walt. Cela lui fait plaisir et lui redonne le sourire ! »

Médiation animale : un patient relogé se promène avec des travailleuses d'Infirmiers de rue et le petit chien Walt

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Un prétexte pour ouvrir la discussion

La présence de Walt permet de travailler la question du réseau social et de la solitude, des thématiques importantes pour les personnes qui portent encore les séquelles de la vie en rue. Gaëlle : « Monsieur nous a déjà dit qu’il voulait reprendre un petit chien, mais il ne sait pas si c’est une bonne idée. Il est assez âgé, et il doit parfois s’absenter pour des soins à l’hôpital. Mais il se demande qui va s’en occuper, s’il lui arrive quelque chose ? Alors, on en discute. »

Parmi les sujets difficiles, il y a la santé : « Je vais par exemple dire : “Vous savez, Walt est allé chez le vétérinaire !” et on va aborder les visites chez le médecin. C’est très positif car Monsieur a longtemps été paralysé par les questions de santé. Ici, au moins, on peut en parler ! »

Monsieur D. aime aussi les bandes dessinées et l’humour. « On a pensé à co-créer une bande dessinée qui parle de lui et Walt allant ensemble chez le médecin… Cela peut paraître enfantin, mais c’est un excellent moyen de dédramatiser et de parler de choses difficiles. »

Illustration Médiation animale - Un patient d'Infirmiers de rue tient Walt sur ses genoux (Copyright Herbert Celis)

Walt a noué un lien fort entre Infirmiers de rue et Monsieur D.

Monsieur D. a déjà déclaré avoir une très grande confiance en Gaëlle et en Infirmiers de rue. « On a développé un lien si fort qu’il serait prêt à prendre un chien, à condition que j’accepte de le garder s’il en a besoin. Mais ce serait du donnant-donnant, car il a aussi proposé de garder Walt si je pars en vacances », rit-elle.

Dès que Gaëlle a un contact avec Monsieur D., il lui demande comment va Walt. Il y est vraiment attaché. « Avec lui, je suis obligée d’emmener Walt. Sinon les entretiens ne sont pas aussi qualitatifs. »

Et pour conclure, une petite note d’humour :

« Monsieur D. aime répéter que chez Infirmiers de rue, il n’y a que Walt qui travaille ! Ça a le mérite de nous faire sourire à chaque fois. »

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(*) Nous mettons tout en œuvre pour respecter la vie privée de nos patient·es et notre secret professionnel. Nous voulons néanmoins témoigner de la façon dont ils·elles doivent survivre et de la manière dont nous travaillons ensemble à leur réinsertion. Par conséquent, le nom des lieux et des personnes sont volontairement omis ou modifiés et des situations vécues sont placées dans un autre contexte. Il n’y a pas de lien direct entre les photos et les histoires ci-dessus.