Active depuis 2006, Infirmiers de rue a déjà relogé plus de 200 personnes à Bruxelles et à Liège. Dans le cadre de la campagne « Don après don, construisons un avenir aux personnes sans-abri », Emilie Meessen, cofondatrice, et Pierre Ryckmans, médecin, abordent l’engagement de l’ASBL dans la prise en charge des personnes sans-abri par la remise en logement.
De l'hygiène médicale à la remise en logement
Dès son lancement en 2006 à Bruxelles, Infirmiers de rue a axé son travail sur l'hygiène et les soins médicaux des personnes sans-abri. Emilie : « Le travail sur l’hygiène restaure la confiance en soi, les soins médicaux rétablissent la vision que la personne va continuer à vivre à plus long terme. Et lorsque nous avons ajouté à cela une prise en charge régulière, avec un suivi plus personnalisé, nous nous sommes rendus compte que tant que les personnes restaient en rue, le risque de décès demeurait élevé, d’où notre travail intensif, dès 2010, pour reloger nos patient·es. »
Le logement comme réponse au défi du sans-abrisme
Le travail de rue consiste surtout à créer du lien et à utiliser plusieurs leviers, dont l’hygiène, pour motiver nos patient·es sans-abri à sortir de la rue. Pierre : « On a commencé le logement parce qu'on voyait les gens continuer de mourir prématurément en rue, même avec l'hygiène et les soins médicaux. Une fois ces personnes relogées, l’équipe “logement” prend le relais et va travailler plus en profondeur sur la santé et l’inclusion Et ça fonctionne ! Sur le terrain, l'effet boule de neige a été tangible, motivant d'autres à croire en la possibilité d'un logement stable. Le même effet a été constaté à Liège, où Infirmiers de rue travaille depuis 2019. »
Faites un don pour construire un avenir aux personnes sans-abri
L'importance du logement dans la prise en charge des personnes sans-abri
Le logement est la clé et le point de départ pour résoudre les problèmes des personnes sans-abri. Il leur permet de reprendre le contrôle de leur vie et de leur santé, de se sentir en sécurité et de réintégrer la société. En d’autres termes, il sauve des vies.
Pierre : « Nous devons donc trouver un maximum de solutions de logement. Mais nous devons savoir ce dont la personne a vraiment besoin et nous adapter en fonction de la demande. Un logement individuel n’est pas toujours la meilleure solution. Certaines personnes se sentiront plus en sécurité si elles sont logées dans une institution, par exemple. »
Housing First : la réinsertion par le logement, sans condition
L’accès au logement, sans condition, est la première étape du parcours de réinsertion. Emilie : « Pour améliorer les chances de réinsertion de nos patient·es, nous nous sommes lancé·es dans l’aventure Housing First : le logement d’abord. Nos équipes accompagnent ensuite les patient·es dans tous les aspects de leur vie pour assurer le maintien dans ce logement. »
La fin du sans-abrisme est possible
La vision d'Infirmiers de rue a évolué au fil du temps, passant de la simple prise en charge médicale à une affirmation audacieuse : la fin du sans-abrisme est possible. Emilie : « Avec une décennie d'expérience en Housing First, nous avons démontré que la remise en logement est un pilier de la lutte contre le sans-abrisme. Mais pour cela, il faut que nos patient·es aient accès à un logement abordable, durable et adapté. »